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Un éco-produit n’est pas forcément éco-conçu !



Non, ce n'est pas une devinette ou un jeu de mot, il y a derrière cette assertion un brin provocante une réalité importante à saisir.





Les éco-produits, nous les connaissons tous, et nous aspirons à les utiliser, depuis notre gourde, qui nous évite de consommer des gobelets et des bouteilles jetables, jusqu’à l’isolant qui habille les toitures de nos logements, et permet de limiter la consommation d’énergie pour le chauffage.


Certains fabricants de ces éco-produits pourraient considérer qu’ils n’ont pas de progrès à faire pour limiter les impacts environnementaux de leurs produits, puisque, justement, ce sont des éco-produits.

Je voudrais vous montrer qu’il n’en est rien !


En effet, tout produit a des impacts.



Considérons tout d’abord la gourde :

  • sa fabrication nécessite des matériaux, de l’énergie,

  • son utilisation induit une consommation de détergent et d’eau pour le lavage et le rinçage

  • sa fin de vie induit des déchets, et des traitements associés.

Il est donc possible, pour un fabricant de gourdes, de réduire ces impacts, en jouant par exemple sur :

  • la conception même de la gourde : une taille plus petite aura moins d’impact, tout en permettant de répondre aux attentes des utilisateurs,

  • les choix de matériaux, en recherchant une optimisation combinée de la durée de vie, de la performance sanitaire et esthétique et du coût,

  • les pratiques de production, avec par exemple le recyclage systématique des chutes de fabrication…

La recherche des solutions d’éco-conception induit donc une démarche d’innovation, et doit être validée par un calcul d’Analyse de Cycle de Vie (ACV), qui permet de vérifier que les solutions retenues sont effectivement moins impactantes pour l’environnement. L’exemple de l’entreprise GoBi[1], accompagnée par nos confrères de Coopérative Mu, illustre bien ces points.






Le même raisonnement s’applique à la laine de verre, largement utilisée comme isolant dans le bâtiment : sa fabrication, son transport, son emballage, sa pose et sa fin de vie génèrent des impacts, qu’il est possible, par une démarche systématique d’éco-conception, de réduire. C’est ce qu’a fait l’entreprise Saint-Gobain, que nous avons accompagnée et qui a intégré la méthode d’éco-innovation OpenGreen®[2].


La laine de verre Isover[3]

  • est produite à partir d’au moins 40% de verre recyclé, ce qui, outre l’économie de ressources minérales, permet de réduire la consommation d’énergie pour la fusion du verre,

  • comprend un liant 100 % biosourcé, à base de matières premières issues des industries sucrières et céréalières, qui se substitue au liant traditionnel à base de phénols et de formaldéhyde

  • est livrée compressée de façon à diviser par 10 le volume transporté

  • peut être recyclée en fin de vie grâce à la nouvelle usine mise en place pour revaloriser les isolants issus des chantiers de déconstruction.

Là encore, un calcul d’ACV montre que toutes ces actions ont permis de réduire les consommations d’eau et d’énergie sur le cycle de vie, et d’améliorer sensiblement les indicateurs de pollution de l’air, d’acidification des sols et de l’eau, et d’eutrophisation (pollution impactant la biodiversité en milieu aquatique).




Dans le contexte actuel de prise de conscience environnementale croissante, les éco-produits sont appelés à se multiplier. Veillons à ce qu’ils soient également éco-conçus : c’est une exigence de cohérence !


En résumé, les éco-produits, c’est bien, et les éco-produits éco-conçus, c’est beaucoup mieux !


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