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Canicule et éco-anxiété

  • heleneteulon
  • 4 sept.
  • 3 min de lecture
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Chez Gingko 21, tous les consultants sont issus de formations scientifiques. Si nous sommes habitués à manipuler les chiffres et les tonnes de carbone, nous nous intéressons aussi aux humains !

Nous avons donc acquis des compétences en éco-psychologie, complémentaires de nos compétences en mesure d’impact (ACV) et éco-conception. Nous nous sentons concernés par l’éco-anxiété pour trois raisons :

  • tout d’abord, à travailler tous les jours sur les désordres environnementaux, nous pourrions bien un matin nous réveiller éco-anxieux ;

  • ensuite, les personnes avec lesquelles nous interagissons en entreprises sont elles aussi susceptibles de vivre des émotions intenses et désagréables face au changement climatique et à la perte de biodiversité ;

  • enfin et surtout, nous sommes motivés par la préservation des grands équilibres de la planète, et seuls des humains en pleine possession de leurs moyens pourront y contribuer.

Dans cette perspective, nous avons développé la Fresque de l’éco-anxiété, en collaboration avec Alice Desbiolles, Médecin en Santé Publique.

L’entretien accordé cet été au journal Le Monde par Hélène Jalin, psychologue clinicienne et chercheuse à l’Université de Nantes, résonne bien avec cette fresque. En voici un résumé.

 

A la suite des épisodes caniculaires de cet été en France, H. Jalin apporte un éclairage scientifique sur l’impact des vagues de chaleur dans le déclenchement et la réactivation de l’éco-anxiété.

Quand la chaleur rend le changement climatique tangible

Des travaux menés au Royaume-Uni en 2022 ont montré une forte augmentation des recherches en ligne sur l’écologie lorsque le pays a connu pour la première fois des températures de 40 °C. Cette corrélation illustre la façon dont la chaleur rend la crise concrète et inévitable : elle s’impose dans le quotidien, affectant le corps, le sommeil et l’habitat. H. Jalin parle d’un basculement émotionnel, parfois décrit comme le “Oh my god point”, moment où la gravité du dérèglement climatique cesse d’être abstraite.

Intensification de l’anxiété existante

Pour les personnes déjà sensibles à ces enjeux, la canicule ravive des craintes latentes et renforce l’impression d’urgence. Cette intensification prend des formes variées selon que l’inquiétude porte sur la santé personnelle, l’avenir des proches ou la survie des écosystèmes.

Réactions émotionnelles et solastalgie

Au-delà de la peur, ces épisodes génèrent colère, tristesse et sentiment d’impuissance. Les signes visibles de dégradation — arbres qui meurent, rivières asséchées, jardins brûlés — réactivent une forme de solastalgie, la douleur liée à la perte d’un environnement familier. Par ailleurs, l’impossibilité de maintenir certaines habitudes, comme les promenades ou les vacances dans des lieux trop chauds, conduit à un véritable « deuil du monde d’avant ».

Un phénomène qui varie selon les saisons

Les données cliniques suggèrent que l’éco-anxiété suit un rythme saisonnier. En hiver, d’autres préoccupations prennent le dessus, mais l’été, l’omniprésence d’alertes météo et de cartes saturées de rouge relance fortement les inquiétudes climatiques.

Comparaison avec d’autres catastrophes

Contrairement aux feux de forêt ou aux cyclones, qui focalisent l’attention sur la reconstruction, la canicule agit dans la durée et renvoie directement au réchauffement global. C’est cette persistance qui la rend plus difficile à nier.

Stratégies de déni et d’évitement

H. Jalin rappelle que l’absence d’inquiétude peut relever d’un déni plus ou moins conscient. Les individus choisissent parfois de minimiser, de détourner leur attention ou de critiquer les écologistes pour éviter d’affronter une réalité anxiogène. Ces mécanismes défensifs protègent à court terme, mais freinent la prise de conscience collective.

De l’anxiété à l’engagement

Si les recherches établissant un lien direct entre canicules et mobilisation sont encore limitées, plusieurs observations convergent : « ce sont nos émotions, pas nos connaissances cognitives, qui nous poussent à agir. Et l’action reste aussi le seul moyen durable de faire face à l’éco-anxiété ». souligne H. Jalin. On peut donc espérer que l’intensification des vagues de chaleur favorisera, malgré leur violence psychologique, une montée de la conscience écologique.


Intéressé.e pour en savoir plus sur l’éco-anxiété, ses degrés, ses mécanismes, et les pistes pour l’apprivoiser et la vivre plus sereinement ?

Venez partager l’expérience de la Fresque de l’éco-anxiété. : prochaine session le 16 septembre à Massy – Informations et inscription ici.



 
 
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